Les deux derniers stages que j’ai effectué m’ont permis d’observer deux facettes d’un même métier, mais également d’évoluer dans deux univers très différents. D’une part, le 1er groupe de presse magazine en vente au numéro et d’autre part un pure-player fondé en 2011.
Il s’agit donc deux entreprises de presse diamétralement opposées, qui m’ont permis de découvrir des aspects complémentaires d’un même métier. Dans la relation à l’autre autant que dans la façon d’exercer le métier de journaliste, ces deux stages ont été instructifs. Travailler au sein d’une véritable de fourmilière qui compte près de 1200 employés et une rédaction d’une grosse dizaine de journalistes n’a pas exactement le même impact sur la façon dont on conçoit son propre ouvrage.
J’avais parfois le sentiment de faire un autre métier. L’IPG, chère à Atlantico, n’avait absolument pas sa place chez Prima. La décoration et les loisirs créatifs sont partiellement déconnectés de l’actualité et de l’information chaude. De plus, contrairement au rythme de publication quotidien d’Atlantico, Prima est un mensuel. L’information est nécessairement pensée d’une autre manière.
Pour autant, j’ai le sentiment que de Prima.fr et d’Atlantico, c’est le deuxième qui a le plus l’attitude d’un journal papier. Ce qui j’y ai appris sur la presse web s’avère très spécifique. Peut-être même unique en son genre : c’est une façon de travailler qui, sur le web, colle à Atlantico mais peut ne pas convenir à d’autres titres. En revanche, les outils que j’ai pu développer chez Prima me semblent bien plus universelles dans le monde de la presse en ligne. C’est en ça que je crois que ces deux expériences se complètent : sans Prima.fr, je n’aurais pas pu aborder réellement la presse web, tandis que sans Atlantico, plusieurs réflexes de la presse papier me seraient inconnus.
Atlantico a besoin d’un contenu éditorial fort, de la même façon qu’un titre papier comme Le Monde ou Le Figaro, parce qu’un contenu éditorial fort c’est l’assurance d’un lectorat fidélisé. Là où Prima se fonde essentiellement sur le référencement de ses articles, Atlantico joue une autre carte : le pure-player espère se faire connaître pour ses prises de positions et inciter la curiosité des gens à ce sujet. C’est une attitude comparable à celle de MediaPart, autre tout-en-ligne payant du marché de l’information en France, et c’est ce qui fait la richesse de cette expérience. D’autant plus que la taille de la rédaction à proprement parler m’a permis d’assister à tout un panel d’événement : de la conférence de rédaction quotidienne (à laquelle j’ai toujours participé), à l’effervescence qui s’emparait de l’équipe un peu avant la diffusion des enregistrements du scoop Buisson.
« Pizza pour tout le monde ? », s’enquit Anne Cartereau, directrice générale d’Atlantico, en jetant un œil à l’ensemble de l’équipe, toujours sur le pied de guerre. Il est minuit, passé de quarante-huit minutes, dans la nuit du quatre au cinq mars. Et bientôt, Atlantico sera le seul mot qu’ils auront à la bouche. Tôt dans la matinée, déjà, une espèce d’effervescence avait pris une partie de la rédaction. Ceux qui savent ne doivent rien dire, mais quelque chose d’assez indescriptible transparaît dans leur attitude. Une forme d’émoi, d’excitation, mais également de stress, qui tend à influer sur les décisions que peut prendre Charlotte. Ainsi, ce mardi 4 mars 2014, tout semble se passer naturellement sans que personne, hormis les deux rédacteurs-en-chef, la directrice générale et le directeur de publication, ne parviennent à cerner les raisons de ce calme avant la tempête.
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À l’inverse d’Atlantico, Prima.fr m’a permis de comprendre des démarches propres au web (et non pas uniquement à la presse spécialisée et féminine). Dès lors qu’un site ne construit pas son trafic sur sa notoriété, il doit pouvoir compter sur autre chose : c’est là qu’entre en scène le référencement abordé précédemment. J’ai été formé aux outils qui permettent de vérifier et de quantifier le succès (ou l’échec) d’une publication ; la hausse ou la baisse d’une audience sur une période donnée. J’ai également été sensibilisé aux problématiques d’écriture que cela représente, ainsi qu’à des notions d’optimisation de la fréquentation (en passant par des liens internes renvoyant vers différentes pages du site, pour permettre plus de pages vues).
Il n’est pas donné à tous les titres de bâtir leur audimat sur une notoriété comparable à celle d’Atlantico ou de MediaPart. En vérité, c’est une notoriété qui s’est établie au fur et à mesure des scoops et du traitement de l’actualité. Or, tout un pan de la presse ne fonctionne pas exactement de cette façon-là (on peut citer la presse féminine, mais également la presse loisir, déco, jeux-vidéos, etc) pour laquelle sortir un scoop peut s’avérer complexe. Pour tous ces titres, il est essentiel de savoir comment se positionner sur le web pour gagner en visibilité. C’est une partie primordiale de l’enseignement dispensé par l’équipe de Prima, au cours des mois passés à leurs côtés. Ça et la présence sur les réseaux sociaux pour créer et induire une véritable dynamique web, profitable au journal.